L’association « Amis de Rochambeau» a eu la chance de pouvoir tenir son Assemblée générale le samedi 1er février, assortie d’une conférence inédite : « Le marquis de La Rouërie, alias colonel Armand (1751 – 1793), de l’Amérique à la Conjuration bretonne » par le docteur Garnier. Ce cardiologue que certains ont connu lorsqu’il exerçait à Vendôme, nous a fait découvrir un personnage de caractère qui, notamment, participa aux côtés de Rochambeau à la Révolution américaine.
En voici les traits essentiels :
Armand-Charles Tuffin, marquis de La Rouërie est né le 13 avril 1751 à Fougères (Ille et Vilaine). Destiné à embrasser la carrière militaire, il prend en 1766 son service à Versailles.
Accepté par le Congrès, le jeune militaire veut se faire appeler par son prénom : Charles-Armand, ce qui devient colonel Armand.
Il crée la légion de « Chasseurs libres et indépendants » à la tête de laquelle il réalise des faits d’armes exceptionnels, de New-York jusqu’en Caroline du sud.
Sa participation est très active lors du siège de Yorktown, il entre le premier dans la redoute que doivent prendre les Américains. Et, trois jours plus tard, colonel Armand assiste à la reddition des Anglais.
Mais si, colonel Armand, il admire la Révolution américaine, marquis de la Rouërie, il reste profondément royaliste.
En 1788 il est envoyé à Paris par la noblesse des Etats de Bretagne pour porter une remontrance à Versailles. Mais il finit par être embastillé avec les députés bretons qui l’accompagnaient.
Sa décision est alors prise de créer une association qui deviendra une conjuration. Obligé de se cacher, il se réfugie dans le département voisin d’où il commande ses troupes.
Lors d’un nouveau séjour à Paris, en 1791, il explique son projet à son ami Chevetel qui va le trahir. Et en 1792, Danton demande son arrestation ainsi que celle de tous les membres de la conjuration.
Un procès se déroule mais sans tous les prévenus.
La Rouërie meurt juste après Louis XVI, mais avant la fin du procès.
En bref, héros méconnu de la guerre d’Indépendance américaine, le colonel Armand devint ensuite le chef de la Conjuration bretonne antirévolutionnaire qui fut de courte durée mais qui préludera à la Chouannerie.
Le 4 juillet 2020, le Conseil d’administration s’est réuni devant la tombe du Maréchal de Rochambeau pour une cérémonie d’hommage très réduite.
Valéry Giscard d’Estaing, membre de notre association vient de nous quitter le 2 décembre 2020
En 2016, à l’occasion de l’AG des Amis de Rochambeau, le président Valérie Giscard d’Estaing nous avait fait une conférence sur l’amiral d’Estaing à l’Espace Monceau. Il était entouré de Nathalie de Gouberville, de son frère Guy de Rochambeau et par Gérard Ermisse, président des Amis de Rochambeau. Plus de 300 personnes, dont son épouse et plusieurs personnalités politiques étaient présentes pour l’entendre et surtout le rencontrer.
Mais de politique, Giscard n’en parla pas.
Sauf en conclusion à évoquer le système français de la royauté qui, bloqué par les notables qui refusaient d’accompagner les réformes, devait exploser avec la destruction du régime. « La France et la Chine sont les deux seuls pays à avoir conduit une révolution sociale et pas une révolution politique. La Chine en est sortie, la France pas tout à fait… »